Ur Wéladenn dibardon
Une visite impardonnable
N'anaùan ket kalz a istoérieu, met kentoh darvoudeu ar vuhé pamdéeg. An istor gwirion a ya de lared deoh, a ziviz un drama, anaùet mad ged me breur Mériadeg, marsé ré, kalz ré! Alas, pe guir éma bet, heb er gouied, ar penn-kaoz anehoñ.
Èl ma houiet, Mériadeg e zo karget ag ur barréz vihan, Lokoal, tost d'an Alré. Moned e ra liez de wéled tud é barréz, dreistoll a pe dint klañù.
Un dé enta é kleu lared éh es unan é klañdi an Alré. Moned e ra dohtu d'er gwéled... Ur goaz é, hantér deit de blom, met hag en-des hoah dobér a voud sekouret aveit tennein é hanal, hag ur gorzenn en-des én é fri aveid kement-sé.
Dohtu é krog ar gomzereh a-zivoud ar yehed, an dud kar, al labour, ha pilad a ra mad an teadeu! Met, é korv ar hard eur, Mériadeg e sant un diézemant é parland é barrézion. Martezé, e gred eañ, éma diarbenn an tuemmdér a vé berped én ur gambr klañdi, soul duemmet. Met, sel mui é komzant ha sel bihannoh é hell an hani klañv distag é tead ha respond d'é berson. Goulenn e ra mèm, ged é zorn, un dra benag de skriù. En tad Mériadeg e astenn é stilo hag ur folenn paper dehoñ. Ged pén ha droug én é houg, an hani klañv e za de benn a skriù, a vil malleh kaer, un nebeud gérieu, ha get an hani devéhañ (éma diskaret ged er marù!) é koéh, marù-mik!!!! Chetu trevariet groñs Mériadeg! Goulenn e ra sekour dohtu, én ur lakat en tamm papér é pleg é soutañenn. Kompren a ret pégen treboulet é mem breur, ged ur marù ken eahus!
Moned e ra mériadeg d'ur porh, hag azé é tarh un doéré eahusoh hoah! D'andèru-noz, é lemel é soutanenn, Mériadeg a wél un tamm papér é kouèhel àr er blancheris, ha eañ e lénn, bamet, seahet: « Aotrou Person, éh oh é kerhed àr er gorzenn!... »
Hervé Herrieu
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Hervé Herrieu
Je ne connais pas beaucoup d'histoires, mais des expériences de vie réelle. Le récit véridique que je vais vous faire rapporte un drame que mon frère Mériadeg a trop bien connu, hélas, puisqu'il a été sans le savoir son acteur involontaire. Comme vous le savez, Mériadeg a en charge la paroisse de Locoal, près d'Auray. Il rend souvent visite à ses paroissiens, et surtout lorsqu'ils sont malades. Un jour il apprend que l'un d'eux est à l'hôpital d'Auray. Il s'y rend donc aussitôt la nouvelle apprise. Et c'est à un homme convalescent qu'il s'adresse lorsqu'il entre dans sa chambre d'hôpital bien qu'il soit encore sous assistance respiratoire avec un tuyau dans le nez. La conversation commence bon train et ils parlent tous les deux de la santé des membres de la famille, du travail, etc… bref, tout va bien. Puis, Mériadeg remarque au bout d'un quart d'heure une certaine gêne chez son paroissien. Il met cela sur le compte de la chaleur, dans cette chambre d'hôpital surchauffée. Mais plus la conversation avance et moins le malade pose de question jusqu'à ne plus répondre. Alors le malade fait un signe d'une main à Mériadeg comme pour lui demander d'écrire. Mériadeg lui tend un stylo et une feuille de papier. Le malade en grande difficulté parvient néanmoins à griffonner quelques lettres et à la dernière, il expire : mort ! Mériadeg s'affole, prévient les secours et glisse machinalement le billet dans le plis de sa manche de soutane. Vous imaginez mon frère profondément affecté par cette disparition ...
Mais tenez-vous bien, le drame est ailleurs: car le soir en rentrant au Presbytère, le bout de papier tombe à ses pieds et il lit, stupéfait: Monsieur Le Recteur, vous marchez sur le tuyau…
Hervé Henrio
(L'histoire est racontée autrement, à chaque fois différente pour tenir compte du lieu, de l'occasion et des gens.)
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