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Raoul PERRIN (1905-2000) |
Raoul Perrin: É kosté Lanndevan (Dihunamb n °298) |
L'œuvre de Loeiz HERRIEU est extrêmement variée : poésie, théâtre, contes, recueils de chants populaires, articles sur les sujets les plus divers, les plus inattendus, parmi lesquels des études linguistiques. C'est tout DIHUNAMB qu'il faudrait feuilleter pour la dénombrer. Car c'est dans le cadre de ses éditoriaux de DIHUNAMB que le talent de Loeiz HERRIEU s'exprime le plus librement.
Une oeuvre aussi nombreuse est fatalement inégale. En outre, très dispersée, elle défie le classement et décourage la traduction, ayant
souvent plus d'intérêt par la forme que par le sujet... L'actualité d'un sujet passe vite!
Ce qu'il faut en retenir c'est la qualité de la langue, toujours admirable la souplesse de la syntaxe, la richesse du vocabulaire.
Loeiz HERRIEU est véritablement un écrivain.
Quelle est son oeuvre majeure ? Je souscris au jugement d'ABEOZEN lorsqu'il avance que le maître-livre de Loeiz HERRIEU pourrait bien être
son journal de guerre: KAMDRO EN ANKEU.
La sincérité de ce carnet de route - composé de notations sans suite, rédigées au jour le jour, au hasard d'ordres et de contrordres absurdes;
avec seulement le souci d'être véridique - en fait l'un des documents les plus précieux jamais écrits sur l' "Autre Guerre", celle de la boue.
Etant, par définition, fragmentaire, tout témoignage de cette sorte ne peut être que partial. Le drame évoqué ici à petites touches incisives,
dépassait d'ailleurs ses acteurs. A peine en mesurons-nous aujourd'hui les conséquences: notre manière de vivre et de sentir en furent
radicalement changée.
Témoin de quelques scènes de ce drame formidable, Loeiz HERRIEU les décrit sur un mode qui n'a rien d'épique.
Que l'on me comprenne bien : Loeiz HERRIEU avait, plus que tout autre, le sens du sacrifice. Il devait d'ailleurs faire preuve d'un grand
courage tout au long de sa vie de militant: quelques années plus tard, il paiera au plus haut prix sa fidélité intransigeante à un idéal
librement choisi. Mais, ici, il subissait la pression d'événements dont rien de bon ne pouvait, pensait-il, sortir.
Dès lors, comment s'étonner que KAMDRO EN ANKEU ne flatte aucune de ces passions qui justifient les guerres et sont censées transformer
de paisibles citoyens en "héros".
KAMDRO EN ANKEU doit donc choquer, et choquera certainement.
Souhaitons, du moins, que sa publication soit accueillie avec le respect que mérite tout témoignage sincère…" Et celui-ci n'est pas
seulement sincère, il a l'amertume des larmes.
Xavier de LANGLAIS
(De longs passages de " KAMDRO EN ANKEU " avaient déjà paru dans DIHUNAMB, mais cette publication était restée fragmentaire. L'édition
intégrale de l'ouvrage, a été préparée avec soin par le propre fils de l'auteur, Mériadeg HERRIEU.)
Si Ar en deulin m'a apporté bien des soucis et du travail, il m'a aussi ménagé quelques satisfactions intellectuelles à plusieurs reprises. Ainsi, dans la liste des souscripteurs qui m'avaient écrit pour retenir l'ouvrage, j'ai découvert un jour un jeune compatriote qui me proposait son aide pour embellir les publications de Dihunamb . Je l'en remerciai immédiatement, et, comme son nom ne m'était pas étranger, je lui demandai sans ambage s'il n'était pas apparenté à Olivier Perrin.
Je ne me trompais pas : Raoul Perrin était bien l'arrière petit-fils d'Olivier Perrin, l'auteur de la Galerie Bretonne . Olivier Perrin était né à Rostrenen le 2 septembre 1761.
Notre nouveau collaborateur est né à St-Malo. Son père était officier et il a fait la Grande Guerre. C'est au cours de cette triste période que Raoul Perrin et sa mère vinrent s'établir au manoir de l'Abbaye, près d'Hennebont.
Comme son arrière-grand-père, il se montra intéressé dès son plus jeune âge par le dessin. A 5 ans déjà il s'essayait à reporter sur le papier ce qu'il avait devant les yeux. Il est vrai qu'il «chassait de race », comme l'on dit, puisque son grand-père maternel n'était autre que Monsieur Roussin dont on peut voir certaines toiles au musée de Quimper.
En 1926, Raoul Perrin embrassa la carrière militaire. Bien vite il devint officier. Durant les années 1930, 31, 32 il a présenté des toiles au salon de la Société Générale des Beaux-Arts, à Paris.
Son métier a amené Raoul Perrin à voyager dans les contrées du soleil-levant, et ces pays lui ont fourni matière à des œuvres que j'ai eu le plaisir de voir.
Mais c'est la Bretagne qu'il aime d'abord et par dessus tout, et il se plait à peindre ses beautés sur le papier comme sur la toile.
Il sculpte également le bois avec bonheur.
On jugera sur le tableau que nous proposons en vis-a-vis qu'il sait rendre notre pays.
C'est un plaisir et un honneur pour Dihunamb de le compter parmi ses collaborateurs et de lui offrir ainsi le moyen de se faire connaître de ses compatriotes. Nous serons heureux si notre bulletin peut être pour lui une marche supplémentaire sur l'escalier de la Renommée.
M. Raoul Perrin, tout en travaillant pour Dihunamb , s'est également mis à l'étude du breton pour devenir ainsi un vrai Breton.
L. H
Dihunamb N°298, Avril 1936
Liste des estampes publiées dans Dihunamb (relevé Daniel Carré)
É kosté Lanndevan (N°298)
Lorientaise (couverture du N°299, reprise N°341)
Paysan (couverture du N° 300)
Femmes d'Auray (couverture du N°301)
Femmes de Baud (couverture du N°304),
En route vers l'église (Illustration du poème de L.H. Ar vé hor ré treménet N°305, repris en couverture du N° 328)
Gouiañv (N°306)
Fal gi henneh ha ne harh (reprise de 2 bois pour De hortoz…N°306),
Doar (illustration du poème de R. Le Masson -N°306)
Er morer koh (couverture du N° 307)
Guiskemant er vro Pourlet (couverture N°308, repris couverture N°346)
Ha béhamb !… (repris de illustrant Ar Bont …,couverture du N° 309, repris en vignette dans le
N°317, idem dans N°369)
En neùé-hanù (illustrant le poème de Bleu-Benal, N°309)
Un tén anal d'hortoz er chal (couverture du N° 310)
Femme de Sarzeau (couverture du N° 311)
É kosté Pondi (couverture du N° 312)
Chapél er Bleu Lanngedig (couverture du N° 313, repris N°347)
Hoérig er Guénéli (Pour Ar Bont …couverture du N° 314)
Hirondelles et deux sonneurs non signés ( réalisés pour Ar Bont …N° 314)
Breih guéharal ha Breih a vreman (réalisé pour Tud Brudet …couverture du N° 315)
Femme au capot , non signé (N°315)
Kastel Rohan é Josselin (couverture du N° 316)
Vignette avec algues (non signée mais de lui - cf. courrier - N°316, repris dans le N°339),
Marine (couverture du N° 318, repris N°351)
Iliz goh Santéz Anna en Alré (couverture du N° 321, repris dans De hortoz …)
Portrait de vieillard (couverture du N° 322, repris en illustration de Tonton Selo N°369), Vignettes motifs
géométriques (N°322, N°323, N°324, N°328, N°336, N°337 )
Dirak gouriniz Ruiz (couverture du N° 324
Ardran Iliz-veur Reims ér blé 1914 (couverture du N° 325, pour Kammdro )
Er vuguléz (vignette non signée. Pour Ar Bont …, N°325, couverture N°334)
Paysage marin (couverture du N° 327
Enterrement (couverture du N° 329)
Skorn ha diskorn , Er marchaosi-iliz (pour Kammdro ), Er hetan Nedeleg (N° 330, Noël 1938)
Le charroi (vignette illustrant Juden Kommana -N°331)
Ur hrogad doh lestri saoz (N°332)
Dichal (couverture du N° 333)
An aber goué (vignette, N°333),
Ér Marok, A Varrakech de Ouarzazat ( illustrations d'une relation de voyage écrite par R.
Perrin lui-même et traduite sans aucun doute par L. H., N°335)
Ér Marok, A Ouarzazat de Tinerhir (suite de la relation de voyage N°337)
Cimetière (Pour Kammdro … couverture du N°340
Vignette entrelacs celtiques + hermine dans D, N°340, déjà utilisé mais non signée
Femme lisant au coin du feu (pour Ar Bont …, couverture du N°344)
Vignette DD entrelacés dans N°346, déjà utilisée mais non signée, N°372
Vignette ilustrée :Dieu, paradis…(N°352)
Bé Bleimor (sans doute d'après photo, couverture N°353)
Hag er vag e dostè … (couverture N°363)
Er Vretoned ‘nou des chet méh get er Groéz …(Pour Ar Bont… , N°370 (Avril 1942)
Le pêcheur ( Er morer koh ) est également édité en carte postale en 1937
DIHUNAMB. Revue. 395 numéros. 34 années: 1905-1914, 1921-1944.
Un exemplaire en ligne: Nivéren 270 : Ne Hortet ket pelloh!